Des lieux insécurisants à Loretteville

Un nouveau rapport publié par l'organisme Accès transports viables dresse un portrait contrasté du sentiment de sécurité dans le quartier Loretteville. Si la rue Racine semble jouer son rôle de cœur de village sécurisant, certains sentiers et secteurs périphériques plongent les citoyens dans l'inquiétude une fois la nuit tombée.

Le document, intitulé Diagnostic citoyen des aménagements de 8 quartiers, se base sur des marches exploratoires et des consultations pour identifier les lieux favorisant la confiance ou, au contraire, la peur. Pour Loretteville, le constat est clair : le sentiment de sécurité dépend grandement de l'animation des lieux et de la qualité de l'éclairage.

La rue Racine : un modèle de « co-veillance »

Le rapport souligne que la rue Racine, particulièrement dans ses sections actives, est perçue comme un lieu sécurisant. La présence de nombreux commerces de petite taille, où les propriétaires et employés sont présents de manière récurrente, renforce un fort « sentiment de communauté ». L'animation générée par les piétons et les automobilistes, couplée à un bon éclairage et à des infrastructures piétonnes, permet aux passants de se sentir vus et entourés.

Le boulevard des Étudiants tire également son épingle du jeu grâce à l'animation créée par la circulation et les terrains sportifs, qui, lorsqu'ils sont illuminés, offrent une bonne visibilité.

Des sentiers et recoins jugés critiques

À l'inverse, plusieurs lieux sont pointés du doigt pour leur manque d'aménagements adéquats. Le rapport identifie spécifiquement le chemin piétonnier entre la rue Racine et l’école Roger-Comtois comme une zone problématique. Qualifié d'informel, ce sentier souffre d'un éclairage insuffisant et offre peu d'échappatoires, créant une « ambiance d’abandon » insécurisante.

Même constat pour le Corridor des Cheminots. L’isolement du Corridor, combiné à l'étroitesse de la voie et à l'obscurité, en fait un lieu anxiogène pour plusieurs. Quant à l'est de la rue Racine, la présence de bâtiments inoccupés ou en mauvais état contribue à un sentiment d'insécurité.

Le paradoxe du parc Jean-Roger-Durand

Le parc Jean-Roger-Durand illustre bien la dualité du quartier. D'un côté, il est jugé sécurisant en été grâce à son esthétisme, son entretien et l'animation qui y règne. De l'autre, certains secteurs spécifiques, comme le sentier longeant la rivière, sont évités : étroits, isolés de toute animation et offrant de nombreuses cachettes, ils ne permettent aucune échappatoire en cas de danger. De plus, la cohabitation avec une population présumée en situation d'itinérance est citée comme un facteur d'inquiétude pour certains résidents.

Consultez le rapport complet ici